
Un mafieux sibérien collectionneur de missiles. Un officier du GRU corrompu et lecteur de Sun Tzu. Une jeune schizophrène semi-amnésique trimballant une arme biologique révolutionnaire. Des scientifiques assumant leur rôle d’apprentis sorciers et prêts à transgresser la Loi. Une poignée de soldats perdus à l’autre bout du monde et se battant pour des causes sans espoir. Des sectes post-millénaristes à l’assaut des Citadelles du savoir. Des gangs de bikers se livrant à une guerre sans merci à coups de lance-roquettes. De jeunes technopunks préparant l’Apocalypse. Un écrivain de science-fiction à moitié fou prétendant recevoir des messages du futur.
Je finis la lecture sur un sentiment mitigé. D’un côté, j’ai apprécié la conclusion de ce périple ante-cataclysmique, pleine de menaces pour l’humanité, et terriblement subversive. J’ai aussi aimé l’idée de cette mère porteuse complètement hallucinée, Marie Zorn, et de Toorop, son garde du corps rodé à l’art de la guerre et son caractère « plus terre à terre que moi tu meurs ». De l’autre, je déplore la crudité de certaines scènes bien trop violentes à mon goût, ainsi que la complexité de l’intrigue. En fait, en soi, l’intrigue générale est plutôt captivante, mais elle se perd en détail dans les multiples mafias, sectes et gangs, dans des connexions internationales officieuses et douteuses. Bref, je crois qu’on aurait pu faire plus court sans perdre en intensité.
Sinon, il est insolite de lire aujourd’hui cette fiction écrite en 1999 et qui extrapole ce que pourrait être le monde en 2013. Prédire l’avenir est un art périlleux, mais je trouve que l’auteur, bien que très optimiste sur l’arrivée de certaines technologies, a réussi a pondre une œuvre qui n’a pas à rougir face à des romans plus actuels.