2084. Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! Le citoyen ne s’opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu’on forme, tout simplement. Au cœur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur espace, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution. En perdant beaucoup. En gagnant tout. Premier roman, ici réécrit, La Zone du Dehors est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle. Celle que nos gouvernements, nos multinationales, nos technologies et nos médias nous tissent aux fibres, tranquillement. Avec notre plus complice consentement. Peut-être est-il temps d’apprendre à boxer chaos debout contre le swing de la norme ?
Prix Européen Utopiales 2007
J’ai encore dans ma bibliothèque la première édition de La Zone du Dehors, aux éditions Cylibris, celle de 2001. C’est un collector que je garde jalousement. Chaque fois que je lorgne dans sa direction, je me souviens du choc…
Un style littéraire décapant avec ses signes de ponctuation libres qui vont finir par devenir la marque de fabrique de l’auteur, une satire de la société à peine camouflée, un décor grandiose avec Saturne en toile de fond, des personnages rebelles à souhait et terriblement attachants, tous les ingrédients d’une lecture inoubliable sont réunis.
Et cet énorme cube, où le protagoniste, Captp, est envoyé suite à sa condamnation, culmine jusqu’en un délire imaginaire et orthographique qui m’aura marqué à jamais.
Un choc, je disais, comme j’aimerais en subir plus souvent ! Un choc, d’autant plus rare, que l’auteur ne sort ses romans qu’au compte-gouttes. Mais comment le lui reprocher ? À chaque fois, il tutoie la perfection…