
Tara a un choix à faire.
Yahel, une vieille amie d’enfance, réapparaît. La joie des retrouvailles laisse vite place à un sujet plus sérieux. Des heures sombres s’annoncent, la civilisation qu’elles connaissent s’effiloche et menace de s’écrouler. Son amie lui avoue alors qu’elle fait partie d’un groupe qui s’attend à cette chute et qui s’y prépare, y voyant un moyen de reconstruire un monde partant sur de nouvelles bases, tirant les leçons des erreurs de l’humanité.
Tara est curieuse. Sans attache, elle pense être une candidate idéale pour intégrer ce groupe avant la chute, mais difficile de quitter son confort. Elle traîne des pieds.
Les événements vont accélérer les choses et décider pour elle.
Ce roman est un mélange savant et détonnant de genre, anticipation, thriller et romance.
Le lecteur assiste à l’effondrement de notre civilisation, en direct, et à la transformation de Tara, une femme ordinaire qui devient une guerrière assoiffée de combats. Au nom de son « Roi » et d’un idéal humaniste, elle se livre corps et âme à la guerre, bascule dans la noirceur, tue, et descend en enfer, de la manière la plus terrible qu’il soit. Puis elle revient petit à petit à la vie, traumatisée, différente, mais à quel prix ?
La noirceur de l’intrigue est accompagnée avec minutie d’une bonne dose de scènes émouvantes. Difficile parfois de retenir ses larmes. Cette noirceur est aussi contrebalancée par une douceur inattendue. L’auteur fait en effet la part belle aux gestes tactiles. Les massages ont un rôle essentiel dans les soins apportés à Tara.
Enfin, l’épilogue m’a surpris, un peu en décalage avec l’ensemble du récit. Mais pourquoi pas. Il fallait bien une fin grandiose pour une guerrière hors norme.
Bien que je ne sois pas fan des romans aussi sombres, j’ai beaucoup aimé, notamment grâce à la crédibilité des protagonistes, ni tout blancs, ni tout noirs. L’écriture est dynamique, les phrases courtes, parfois à la limite du script, efficace et sans aucune place à l’ennui.