Sur la planète-bagne de Borgoet, d’étranges forçats au cerveau lavé de toute mémoire et placés sous la férule de gardiens cruels luttent au péril de leur vie contre l’inexorable avancée de la forêt. Parmi eux, Garth, condamné comme ses compagnons aux travaux forcés à perpétuité, pour un crime dont il ignore tout.
Chez les bagnards du Camp 23, asservis par le léthé et la promesse d’un congé à la maison publique des Collines Pourpres, la révolte couve… Entraînés par Garth et le mystérieux lwerno, les Frères de la Mémoire ne tarderont pas à reconquérir dans le sang leur liberté perdue…
… Mais découvriront alors la véritable raison de leur exil de la planète mère de Lanmeur. Que deviendront les anciens forçats, les pensionnaires de la maison des femmes ? Et quel est le secret des cités de Borgoet ?
Ce roman est assez surprenant, ou déroutant, mais dans le bon sens du terme. Si le fond est assez classique, il s’agit de coloniser une planète hostile, j’ai trouvé le traitement original. L’ennemi indigène des colons est végétal, premier bon point. Les bagnards sont drogués, violents, dépendants du fameux léthé, pour une raison qui s’avère être un mensonge, deuxième bon point. La révolte ne ressemble pas à une victoire, plutôt un compromis boiteux, troisième bon point. La planète mère de Lanmeur, qui aurait pu écraser la révolte, s’abstient pour une raison obscure, quatrième bon point. La planète colonisée recèle une histoire cachée, cinquième bon point. Etc.
En fait, ce que j’ai aimé, c’est qu’on n’est pas dans une histoire manichéenne. Mais une histoire d’hommes et de femmes, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs intérêts et leurs peurs, qui essayent de survivre aux horreurs de leur condition de travail inhumaine.
Les personnages ne sont pas particulièrement attachants, les dialogues sont plutôt tranchants. Et ce que je retiendrai de cette lecture, c’est cette ambiance incertaine de lutte perpétuelle, où rien n’est jamais définitivement acquis. Parce que c’est tellement d’actualité !