Citizen est l’acteur le plus célèbre du moment. Il incarne les héros, les libérateurs, les Zorro. Il possède la gloire, une plage privée, un splendide jardin, une maison où l’attend une femme ravissante : que souhaiter de plus ? Hélas, tout n’est qu’illusion. La mer ? Factice. Le ciel ? Une bulle de plastique. La femme aimante ? Une poupée électronique. Tout est faux dans l’univers de Citizen, tout est truqué. Même son talent : il ne peut jouer qu’en état d’hypnose ou lorsqu’il est drogué.
Un jour, Citizen ne peut plus supporter cette vie dorée faite de faux-semblants. Il quitte tout, au risque de se mettre au banc de la société. Il veut découvrir ce qui se cache derrière ce monde artificiel. Où est la vérité ? Quelle est sa vérité ?
Grand Prix de l’imaginaire – Roman Francophone – 1978
Dans un monde en forme de roue géante à rayon, exclusivement dédié au Dieu-Public, le destin de deux personnages opposés se croisent. L’un, Boss, est un scénariste issu de la ceinture. L’autre, Citizen, est un acteur très populaire originaire du noyau. Après un clash entre les deux hommes, leur vie va basculer, devenant tout deux, de façon bien différente, des parias d’une société où le film est roi, où le Public est Dieu.
Dans la ceinture de ce monde, se trouve la fange, les misérables, dans laquelle sont recrutés les « frimeurs », ces suceurs de films qui rêvent de devenir des sortes de figurants, au péril de leur vie. Dans le noyau, se trouvent les bulles où sont tournés les films et où se concentre tout le gratin du spectacle cinématographique. À l’extérieur de ce monde, on ne sait pas. Avec l’aide de Marilyn, une superbe script-girl, Citizen va s’échapper du noyau à la recherche du Public et de la vérité.
Pierre Pelot nous livre là un roman riche en imagination et un regard acerbe sur le monde du spectacle, de la télévision, sur l’aliénation du public aussi. Grâce à une écriture fluide et un rythme maintenu, le lecteur s’immerge facilement dans ce monde original. Dommage que le final, malgré la révélation de la réalité suprême, le laisse un peu sur sa faim.