Au sommet d’une montagne vit une petite fille nommée Astrée, ayant pour seule compagnie de vieilles machines silencieuses.
Un après-midi, elle est dérangée par l’apparition inopinée d’un faune, en quête de gloire et de savoir. Mais sous son apparence d’enfant, Astrée est en réalité une très ancienne créature, dernière représentante d’un peuple disparu, aux pouvoirs considérables.
Le faune veut appréhender le destin qui attend sa race primitive. Astrée, pour sa part, est consumée d’un mortel ennui, face à un cosmos que sa science a privé de toute profondeur et de toute poésie.
À la nuit tombée, tous deux entreprennent un voyage intersidéral, du Système solaire jusqu’au trou noir central de la Voie Lactée, et plus loin encore, à la rencontre de civilisations et de formes de vies inimaginables.
Un savant assemblage entre un roman de hard science et un conte initiatique.
La perspective, au-delà de l’humanité, présentée par l’auteur est à la fois terrifiante et fascinante. Les planètes y sont utilisées comme des berceaux de vies intelligentes biologiques, dans des cycles de carbone continuels, préalable à une vie plus évoluée, plus efficace, plus robotique, pour s’affranchir des limites du corps humain. Cette évolution ne s’arrête pas là. En fait, elle n’a pas de limite, elle se joue de la matière et des particules élémentaires. Car son but ultime est grandiose : combattre l’entropie inévitable de l’univers…
J’ai adoré le fond, cette vision holistique, la forme un peu moins. Les personnages des trois voyageurs sont originaux, éclectiques, sympathiques et bien choisis, chacun représentant leur niveau d’évolution. Mais leur moyen de locomotion, en grande partie basé sur le principe des particules intriquées, est tellement improbable qu’il en devient fantasmagorique. Il ne m’a pas convaincu, pas assez plausible à mon goût. En outre, il ne faut pas craindre les termes scientifiques, mais d’un autre côté, il n’est pas utile d’être un expert en mécaniques quantique et céleste pour se laisser transporter et secouer par les guerres et les étoiles de l’auteur.
Car son message n’est pas tant scientifique que spirituel. Au fond, il ne propose rien de moins qu’une réponse à la grande question du sens de la vie et de la place de l’humanité dans l’univers.
Et rien que pour ça, ce roman vaut le détour.