Voyager dans les mondes virtuels, il y a longtemps que David attendait cela ! Pour ses quinze ans, il a enfin le droit de franchir la Porte d’or, d’aller « à l’extérieur », comme sa sœur et ses deux frères aînés l’on fait avant lui. Le grand saut vers l’inconnu ! Mais loin du cocon familial, David découvre l’enfer. Camps de concentration, paysages apocalyptiques… Ce n’est pas possible, c’est un cauchemar… Où se situe la réalité ? Et qui sont ces « passeurs » qui semblent voyager à leur guise d’un univers à un autre ? David n’est pas au bout de ses surprises : de retour parmi les siens, il trouve un appel au secours de sa mère, mystérieusement disparue dix ans auparavant. Et peu à peu il entrevoit la clé de l’énigme. Désormais sa décision est prise : dès l’aube, il refranchira la Porte, il ira à la recherche de sa mère… et de la vérité. Il lui faudra plonger dans l’horreur pour démonter pièce par pièce un puzzle machiavélique, un piège issu d’un cerveau fou. Un piège mortel…
Ce roman est impressionnant par son intrigue admirablement ciselée et ce mélange post-apocalyptique mondes virtuels parfaitement réussi. Si au début, le lecteur, tout comme notre jeune héros David, est perdu, ne comprend pas tout, ce n’est que pour mieux le surprendre dans un final grandiose quand l’auteur remet tous les éléments en place. Car les questions ne manquent pas ! Qui sont les passeurs ? Qui est Leni ? Pourquoi les pièges ? Patience, des ténèbres naît la lumière…
C’est un roman noir, par l’évocation des moments les plus sombres de l’Histoire, et par la folie meurtrière d’un père, à la fois créateur et génie, qui perd la maîtrise de ses créations.
C’est aussi un roman peint aux couleurs de l’arc-en-ciel, un peu punk, mais plein d’espoir, avec en toile de fond une histoire d’amour incertaine et palpitante.
Ce n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains, à mon avis. Sa lecture n’est pas de tout repos. Le vocabulaire parfois recherché de l’auteur demande un certain effort, mais surtout, affronter cette ambiance délétère et déprimante des paradis piégés peut s’avérer éprouvant.
Sans ces bémols, basés sur mon simple et humble ressenti, on n’est pas loin d’une copie parfaite.