Un groupe d’élite, formé dès l’enfance à faire face, part des confins d’une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l’origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromètre et géomètre, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d’un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.
Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d’un même feu l’aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d’un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d’un pinceau, d’une caméra ou d’une arme…
Chef-d’œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire.
Grand Prix de l’imaginaire – Roman Francophone – 2006
La Horde du Contrevent est un livre colossal, et aussi exigeant. Car atypique. Il se mérite, à l’image des hordiers qui contrent les vents en quête de l’Extrême-Amont. Ils sont 23 au départ, 23 membres triés dans l’élite. Les meilleurs pour contrer les forces titanesques des vents aux multiples formes.
Au fil des pages, le lecteur se retrouve, tour à tour, dans la peau de chacun d’entre eux. Golgoth, le traceur au charisme brutal et sans concession, Caracole, le troubadour énigmatique, Sov, le scribe, le narrateur principal, Oroshi, belle aéromètre et bien plus, etc. Chaque personnage a son importance, son rôle, sa place dans la Horde. Petit à petit, on s’attache à eux, on peine avec eux, on pleure quand un disparaît. Les épreuves sont terribles. Combien vont-ils finir ? Vont-ils atteindre leur but ? Ce but qui s’avère incertain, utopique, impossible, inexistant…
On est fasciné par ce monde imaginaire basé sur le vent et ses dérivés chimériques, cet univers unique dans la littérature, une sacrée prouesse de l’auteur ! Ce dernier aime jouer avec les mots, les signes de ponctuation, bousculer les règles établies d’écriture. Et c’est tant mieux, car il régale le lecteur, en tout cas celui qui n’a pas décroché. Ce roman, ce n’est pas que de la science-fiction. C’est une sorte de fantasy revue et visitée, un jeu littéraire, un mélange de genre, un produit inclassable, subtil, intelligent.
On ne regrette qu’une chose. Que l’auteur ne publie pas plus souvent.
Je recommande la bande dessinée (3 tomes parus à ce jour). Après avoir lu l’œuvre originale évidemment.