Mon premier voyage après l’accident me ramena au lieu même où il s’était produit. Sous la coupole, dans la lumière des champignons, les débris de chair de mon maître mettaient leurs taches sombres sur l’or roux de la chevelure de la tête coupée. L’expression de celle-ci n’avait pas changé. Les yeux clos, les lèvres enfin calmées esquissaient un sourire de paix totale.
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René Barjavel est un écrivain et journaliste français, également scénariste et dialoguiste de cinéma. Il est principalement connu pour ses romans d'anticipation, de science-fiction ou fantastique dans lesquels s'exprime l'angoisse ressentie devant une technologie que l'être humain ne maîtrise plus.
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De ce roman en trois parties, j’ai beaucoup aimé la première, cette rencontre en pleine guerre entre le jeune soldat mathématicien et le savant fou, inventeur du voyage dans le temps, ainsi que sa si jolie fille un peu cliché dont on ne peut que tomber amoureux.
La seconde partie m’a fait penser à La machine à explorer le temps de H.G. Wells. Mais je n’ai pas accroché à ce futur du millième siècle. Trop anthropocentrique, tellement improbable, absurde. En même temps, on ne peut nier l’effort d’invention et de créativité de l’auteur. Au passage, la référence implicite au roman Ravage est plutôt bien vue.
La troisième partie, la fameuse imprudence, est somme toute assez classique et s’accorde mieux avec la première. La conclusion, bien qu’on la sente venir, est à la fois évidente et… « quantique », dirais-je.
Pour agrémenter la lecture, en filigrane, quelques belles réflexions sont soulevées : Jusqu’où a-t-on le droit d’aller au nom de la science ? La passion dévorante de la vérité est-elle plus forte que celle de l’amour ? Existe-t-il une recette universelle au bonheur ?
Le tout donne un roman agréable, emprunt d’une certaine poésie, mais qui, à mon humble avis, aurait mérité plus de constance, ou de réalisme, dans son traitement.